Photo : Une scène du film « Sa Majesté des mouches » — Le Seigneur des mouches au Québec
Sa Majesté des mouches (1963) est l'histoire d'un groupe de jeunes garçons ayant survécu à la chute de leur avion dans l'océan Pacifique. Alors qu'ils s'installent sur l'île et s'organisent sur un modèle démocratique, des luttes de pouvoir commencent jusqu'à ce que cette « micro-société » bascule dans la barbarie, puis la tyrannie où les puissants contrôlent les faibles — et éliminent les éléments qui refusent de « se conformer ». C'est, en réalité, une parabole de ce qui s'est produit maintes et maintes fois dans l'histoire de l'humanité, et de ce qui se répète encore aujourd'hui sous nos yeux alors que les nations se montrent de plus en plus hostiles à la vision de l'Évangile proposée par l'Église.
L'Etat, ou le parti, qui considère qu'il peut réaliser dans l'histoire le bien absolu et qui se met lui-même au-dessus de toutes les valeurs, ne peut tolérer que l'on défende un critère objectif du bien et du mal qui soit différent de la volonté des gouvernants et qui, dans certaines circonstances, puisse servir à porter un jugement sur leur comportement. Cela explique pourquoi le totalitarisme cherche à détruire l'Eglise ou du moins à l'assujettir, en en faisant un instrument de son propre système idéologique... Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire.
— PAPE SAINT JEAN-PAUL II, Centesimus annus, n° 45, 46
Dans les derniers moments du film, l'île se retrouve plongée dans le chaos et la terreur alors que les dissidents sont pourchassés. Les garçons se précipitent sur la plage... et se retrouvent soudain nez à nez avec un soldat de la Marine (01:21:00) qui vient de débarquer sur l'île. Ce dernier regarde les enfants sauvages avec incrédulité et leur demande : « Que faites-vous les gars ? » C'est un moment d'Illumination. Tout à coup, ces tyrans barbares étaient redevenus de petits garçons qui, se mettant à pleurer, se souvinrent de qui ils étaient vraiment.
C'est le même genre de moment que vécut Job lorsque le Seigneur lui révéla ce que valait sa « sagesse » humaine :
Le Seigneur s'adressa à Job du milieu de la tempête et dit : « Quel est celui-là qui obscurcit mes plans par des propos dénués de sens ? ... Où étais-tu quand j'ai fondé la terre ? ... Qui en a fixé les mesures ? Le sais-tu ? ... As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin, assigné son poste à l'aurore... Es-tu parvenu jusqu'aux sources de la mer... Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi... As-tu réfléchi à l'immensité de la terre ? Raconte, si tu sais tout cela !
Jb 38: 1-18
Humilié, Job lui répond : « Que pourrais-je répliquer ? Je préfère [garder le silence]. » (Jb 40: 4)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Ps 138 (139) 1-2
Le monde vivra bientôt un tel moment, avant que n'arrive l'heure de sa purification. [1] Le Livre de l'Apocalypse parle de « sceaux » qui, une fois brisés, plongent le monde entier dans la guerre, les épidémies, la famine, la détresse économique et la persécution. [2] Et ensuite vient un moment d'illumination lorsque « les rois de la terre et les grands, les chefs d'armée, les riches et les puissants, tous les esclaves et les hommes libres ». [3] se verront poser la question :
Mais que fais-tu donc ? Ne réalises-tu pas « la créature prodigieuse et merveilleuse » (*) que tu es ? Que fais-tu, mon enfant ?
(*) cf. Ps 138 (139) : 14
La question du Seigneur « qu'as-tu fait ? », à laquelle Caïn ne peut se dérober, est aussi adressée à l'homme contemporain, pour qu'il prenne conscience de l'étendue et de la gravité des attentats contre la vie dont l'histoire de l'humanité continue à être marquée...
— PAPE SAINT JEAN-PAUL II, Evangelium Vitae ; n° 10
Cette question se présentera sous la forme d'une vive lumière qui révélera à chaque personne ses péchés, même les fautes les plus minimes. [4] Avec le psalmiste, nous pouvons crier : « Où donc aller, loin de ton souffle ? où m'enfuir, loin de ta face ? » (Ps 138 [139] : 7)
Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous, et cachez-nous du regard de celui qui siège sur le Trône et aussi de la colère de l'Agneau. Car il est venu, le grand jour de leur colère, et qui pourrait tenir ? »
Ap 6: 16-17
Ce sera un avertissement. Ce sera un moment de grandes grâces en vérité. Parce que le Seigneur veut que nul homme ne périsse. (cf. 2 P 3: 9) Mais Il nous dit aussi que ceux qui refusent de s'humilier comme le fit Job devront faire face à la juste « colère de l'Agneau » alors que commence déjà à poindre le Jour du Seigneur.
... Avant de venir comme Juge équitable, J'ouvre d'abord toutes grandes les portes de Ma Miséricorde. Qui ne veut pas passer par la porte de ma Miséricorde doit passer par la porte de Ma Justice...
— Sainte Faustine ; Divine Miséricorde dans mon âme, Petit journal, n° 1146
Malheur à toi, Chorazeïn ! Malheur à toi, Bethsaïde ! Car si les miracles qui ont lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que, sous le sac et dans la cendre, elles se seraient repenties.
Mt 11: 21 (Bible de Jérusalem)
Mark Mallett
The Coming “Lord of the Flies” Moment
