En attendant un article que je suis en train de rédiger au sujet de la prophétie des derniers papes attribuée à saint Malachie, je réponds brièvement à la question de ce lecteur qui est celle de beaucoup de catholiques aujourd'hui.
Cher lecteur,
Soyez rassuré, le Pape François n'est pas le Faux prophète annoncé dans le livre de l'Apocalypse, quoi que tentent de nous faire croire certains chrétiens plus ou moins bien intentionnés. Il a été élu canoniquement et aucun cardinal n'a jamais mis en doute la validité de son élection. François se concentre davantage sur la pastorale que sur la doctrine, cela ne fait pas de lui un faux pape ni un imposteur même si beaucoup d'entre nous aimerions qu'il réaffirme la doctrine morale de l'Eglise — doctrine que le monde ne supporte plus comme vous le savez.
Un temps viendra où les gens ne supporteront plus l'enseignement de la saine doctrine...
2 Tm 4: 3
Par contre avec la menace de schisme, particulièrement venant des évêques allemands, la fausse église (voir la vision de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich au sujet de la fausse église des ténèbres) prendra de plus en plus d'importance (le monde croira que l'Eglise s'est acclimatée au spiritus mundi et s'en réjouira), éclipsant de fait la véritable Eglise qui descendra au tombeau. Le faux prophète, qui je pense sera un faux pape, et qui agira au service de l'Antéchrist, sera à ce moment élu à la tête de la fausse Église qui se mettra à persécuter les quelques rares catholiques qui seront restés fidèles à la doctrine reçue du Christ. Mais jamais aucun faux Pape ne sera élu à la tête de la vraie Église, soyez en certain !
Voici ma pensée concernant le pontificat actuel, notamment en rapport avec ce genre d'actualité qui peut scandaliser certains fidèles :
Le Pape François adresse une lettre de soutien à un prêtre américain pro-LGBT
Déjà en lisant ce genre d'article (avec un titre dont les mots sont consciencieusement choisis pour laisser penser qu'il s'agit d'un « signe d'assouplissement » de la part de l'Église), il faut bien discerner entre le message que les médias tentent de transmettre (« le Pape soutient les mouvements LGBT »), et l'intention derrière cette lettre du Pape François, une lettre uniquement pastorale, pas doctrinale. Il ne fait bien entendu aucun doute que ce prêtre qui soutient les mouvements LGBT est parfaitement coupable, même si Dieu peut se servir de son ministère malgré tout pour ramener les brebis perdues dans le giron de l'Église. Tout comme, mystérieusement, Dieu se sert des desseins de Satan lui-même pour le plus grand bien et le salut des âmes. A ce moment, si les brebis retrouvées sont de bonne volonté, elles accepteront la saine doctrine quand elle leur sera enseignée et se convertiront à l'Evangile tout entier.
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Jn 10: 26-28
Ce qu'il semble manquer au pontificat de François, et ce que les fidèles lui reprochent généralement, c'est l'enseignement et la réaffirmation (claire et sans ambiguïté) de la doctrine et de la morale catholiques, même s'il a pu le faire de temps à autre. Son pontificat se concentre principalement sur la brebis perdue qui doit être retrouvée. Voyez l'image gravée sur sa croix pectorale d'ailleurs qui énonce son programme et sa mission (et qui fait je pense aussi référence à Pierre le Romain dans la prophétie des derniers papes).
Lors de sa renonciation (terme plus approprié que "démission") le Pape Benoît XVI a dit renoncer au ministère actif (la pastorale) ... Il n'a dès lors, selon moi, si ses mots sont pris à la lettre, pas renoncé à l'autre partie de son ministère pontifical, à savoir celui d'enseigner la doctrine et la morale. Cela permet, selon moi, de préserver la doctrine de l'attaque des loups. Cette stratégie, je pense, est voulue par Dieu car les loups cherchent actuellement à modifier la doctrine afin de détruire l'Eglise de l'intérieur (sans oublier l'intention de Satan qui les inspire, à savoir la perte des âmes) et ils cherchent à se servir du Pape légitime pour y parvenir. Mais l'Esprit Saint et le Christ ne leur permettront pas d'arriver à leurs fins, d'autant plus qu'en se concentrant sur la pastorale, François ne donne aucune prise aux loups, aucune chance de s'attaquer à la doctrine qui elle demeure sauve entre les mains de Benoit XVI.
Voyant qu'ils ne parviennent pas à se servir du Pape François pour changer la doctrine (après avoir également échoué avec Benoit XVI ce qui l'a terriblement épuisé), les loups vont finir par provoquer un schisme afin d'ériger leur fausse église et d'élire leur faux pape pour parvenir à leurs fins et faire croire au monde que l'Eglise s'est enfin "adaptée à l'esprit du temps". Nous devrons être très prudents à ce moment et refuser ce pape dont la fausse doctrine sera à ce moment opposée à celle du Christ ! Il ne dira pas seulement aux pécheurs « je ne vous condamne pas » mais également, subtilement, « continuez dans cette voie ».
Voilà pourquoi François n'enseigne que très rarement d'un point de vue doctrinal et moral (en réaffirmant ce que le Catéchisme dit concernant l'homosexualité par exemple). Car sa mission vise uniquement à retrouver les brebis perdues. Et on ne peut attirer (et soigner) les brebis blessées de notre monde qu'en recourant, dans un premier temps, au baume de la miséricorde. Voilà ce qu'en dit le Saint-Père lui-même et qui permet de comprendre ses intentions pastorales et le fait qu'il sait très bien discerner entre la vraie miséricorde et la miséricorde trompeuse et destructrice :
La tentation de l'angélisme destructeur, qui au nom d'une miséricorde trompeuse bande les blessures sans d'abord les soigner ni les traiter ; qui s'attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C'est la tentation des « bien-pensants », des timorés et aussi de ceux qu'on appelle « progressistes et libéralistes ».
— Pape François ; cf. Les cinq corrections
Ainsi on voit déjà que François n'est pas dans le camp des progressistes qu'il dénonce avec force. Une fois que la brebis retrouvée aura découvert l'amour de Dieu, l'Église, sa Mère, pourra lui enseigner la doctrine, qu'elle ne peut pas recevoir actuellement (elles peut tout juste boire le lait de la miséricorde, la doctrine est encore trop consistante pour elle et ne peut que l'effrayer et la faire fuir, voire la blesser plus durablement encore ce qui provoquerait sa perte définitive) Chaque chose en son temps. Cela ne veut pas dire que la doctrine n'a plus de valeur, mais comme Jésus l'a dit, la loi a été faite pour l'homme et non l'homme pour la loi. Sinon la loi se transforme vite en pierre pour lapider les pécheurs.
La tentation de ... transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8, 7) c'est-à-dire de le transformer en « fardeaux insupportables » (Lc 11, 46).
— Ibid.
« Nous ne pouvons pas insister seulement sur [la doctrine]. Ce n'est pas possible. Je n'ai pas beaucoup parlé de ces choses, et on me l'a reproché. Mais lorsqu'on en parle, il faut le faire dans un contexte précis. La pensée de l'Église, nous la connaissons, et je suis fils de l'Église, mais il n'est pas nécessaire d'en parler en permanence. »
— Pape François, 19 septembre 2013 ; lefigaro.fr
Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement.
Mt 12: 20
« Jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement » ; c'est-à-dire, jusqu'à ce que le blé et l'ivraie soient arrivés à maturité et que le temps de la moisson soit arrivé.
Or nous sommes dans le temps de la Miséricorde, le temps où le bon grain et l'ivraie croissent ensemble. Viendra ensuite le temps de la Justice, le Jour du Seigneur « grand et redoutable ».
J'ai l'éternité pour les punir, et donc je prolonge le temps de ma miséricorde pour le compte des pécheurs. Mais malheur à eux s'ils ne reconnaissent pas le temps de ma visite. Que les plus grands pécheurs placent leur confiance en ma miséricorde. Avant que je ne vienne comme un juste juge, j'ouvre large les portes de ma miséricorde. Celui qui refuse de passer par la porte de ma miséricorde devra passer par la porte de ma justice.
— Sainte Faustine ; Divine Miséricorde dans mon âme, Petit journal, n° 1146, 1160
« Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines (Rome) sera détruite et le juge redoutable jugera son peuple. Fin »
— Prophétie des derniers papes de saint Malachie
C'est pour ce jugement redoutable (des pécheurs impénitents) que Dieu, à travers François, prépare l'Église et le monde aujourd'hui. Y échapperont seulement ceux qui seront passés par la porte de la Miséricorde.
Archives/Keystone
Ainsi, je pense que nous avons réellement deux papes (aussi unique et incroyable que soit cette situation ; mais à époque exceptionnelle, situation exceptionnelle !), et nous risquons d'être scandalisés par les événements (et les paroles et gestes de François) si nous ne le réalisons pas et ne l'acceptons pas. Un Pape actif qui règne à la tête de l'Eglise sur terre, et un Pape émérite qui prie pour le Pape actif. Un peu comme Aaron et Hur soutenaient les bras de Moïse pour que ses mains restent fermes jusqu'à la fin et qu'Israël sorte victorieux. Aujourd'hui l'Eglise est le nouvel Israël, qui fait face à ce que saint Jean-Paul II appelait « la confrontation finale entre l'Evangile et l'anti-évangile, entre l'Eglise et l'anti-église, entre le Christ et l'antichrist ». La Victoire appartiendra à Notre Dame de Fatima, à qui François a d'ailleurs consacré son pontificat. Comme quoi notre Saint Père sait très bien dans quel temps nous sommes.
Ainsi, François dira aux pécheurs "Je ne vous condamne pas... » (pastorale)
Benoît XVI leur dira « allez et ne péchez plus » (doctrine)
Pour les fidèles catholiques, la voix de Jésus s'entend à travers celle de nos deux derniers papes.
Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent...
Psaume 84: 11
Pour les catholiques infidèles (ceux qui préparent ou entreront avec enthousiasme dans la fausse Eglise), la voix de Benoît XVI (la doctrine) fait partie du passé et seule celle de la fausse miséricorde leur importe, qu'ils pensent être celle de François (ce qui n'est pas le cas vu encore une fois que François se positionne uniquement sur le plan pastoral et non pas doctrinal et qu'on sait ce qu'il pense de la miséricorde trompeuse). François, en quelque sorte, laisse chacun de nous interpréter en conscience la suite de son « Je ne te condamne pas ». Rusé le Pape François ? Mais ne l'a-t-il pas reconnu lui-même au début de son pontificat ?
Je suis un pécheur. (…) Si, je peux peut-être dire que je suis un peu rusé (un po'furbo), que je sais manœuvrer (muoversi) ...
— 19 septembre 2013 ; lefigaro.fr
Voilà une parole, lourde de sens, que les loups, grâce à Dieu, n'ont pas comprise et cela contribuera à leur perte !
Et voici pour finir une image qui montre mystérieusement cette lutte entre les enfants des ténèbres et ceux de la lumière, entre la vraie et la fausse Églises, pour ceux qui se souviennent de cet épisode :
Dieu seul sait pourquoi Il permet tout cela. Sans doute dans le but de purifier l'Eglise, de nous mettre tous à l'épreuve et de voir si nous sommes fidèles ou non. Il s'agit d'un criblage, pour séparer le bon grain de l'ivraie, avant que les portes de la Miséricorde se referment et que s'ouvrent celle de la justice pour les chrétiens infidèles et les pécheurs impénitents.
En union de prière,
Philippe
N.B. : par rapport à la question du vaccin, beaucoup ne comprennent pas pourquoi François se laisse vacciner et ne dénonce pas ce vaccin moralement inacceptable. Là aussi il faut encore relire ce que François dit de lui-même :
... mais il est vrai que je suis aussi un peu ingénu. [sincérité innocente et naïve].
— Ibid.
On peut penser que François passe ses journées, tout comme chacun de nous, une tasse de café à la main, à éplucher les articles de presse, à écouter les lanceurs d'alertes et à essayer de défricher le vrai du faux. Mais il n'en est rien, pour la simple raison que le Pape n'a pas le temps tout simplement de rester devant un petit écran comme vous et moi. Le Pape ne s'appartient plus et plus on avance dans la succession apostolique et pétrinienne plus cela est vrai. Comme le disait Notre Seigneur :
Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune [le premier pape, Pierre], tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux [derniers papes], tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jn 21: 18
Le Pape se fie tout simplement à ses conseillers, plus ou moins bien intentionnés, pour lui transmettre l'information qu'il a besoin de savoir. S'il leur demande si le vaccin est sûr et si le coronavirus est réellement dangeureux, certains de ses conseillers lui diront que oui et l'encourageront à se faire vacciner et à appeler les fidèles à en faire de même. Il en est de même par rapport aux questions scientifiques ou climatiques. François croit ce que ses conseillers lui disent.
Mais n'en a-t-il pas été de même pour Jésus ? N'a-t-il pas été jusqu'à se laisser trahir par l'un de ses apôtres au point de se faire flageller et crucifier, risquant même la vie de Ses autres disciples par son apparente naïveté ?
Mais en même temps n'oublions pas que François se dit rusé, qu'il mesure parfaitement les dangers que représente cette confiance qu'il accorde à ses plus proches conseillers. Il sait que des traîtres rôdent autour de lui. Comme notre Seigneur, François prend le risque de la trahison, il sait peut-être même qui sont certains des traîtres, mais comme Jésus il les laisse agir même si ceux-ci peuvent aller jusqu'à comploter sa mort (pour asseoir à sa place leur faux prophète), si cela peut contribuer au salut des pécheurs. Dieu seul sait comment tout cela finira et pourquoi Il le permet. Plus qu'à ses conseillers, François fait donc avant tout confiance à Dieu qu'il sait guider sagement Son Eglise. Tout comme Jésus, plus qu'en Judas, avait une absolue confiance en la Sagesse de Son Père qui guide toute l'histoire.
Tout cela peut sembler dramatique au vu de la situation actuelle de notre monde, mais pensons bien que nous sommes à un moment charnière, la justice divine va bientôt tomber, et les loups seront bientôt jugés. Encore un peu de temps et le grand Avertissement viendra, suivi d'un grand Miracle de guérisons (et notre humanité en aura bien besoin). Faisons confiance à Notre Dieu qui sait ce qu'Il fait et dans quelle direction souffler dans les voiles du Navire de l'Eglise.